C'est ainsi que l'argent est créé et c'est ce qui a un rapport avec tes économies.

Nous souhaitons que notre argent soit sûr et stable. Cependant, notre système monétaire actuel ne garantit ni l’un ni l’autre. Rien que l’inflation dévalorise continuellement notre argent. L’inflation peut provenir d’une demande accrue, de fluctuations de l’offre, mais aussi de l’augmentation illimitée de la masse monétaire. C’est ce que font les banques centrales, comme la Banque centrale européenne (BCE), la Banque nationale suisse (BNS) ou la Réserve fédérale américaine (Fed). Elles créent de l’argent liquide et électronique en accordant des prêts aux banques et en achetant des . Tu peux en savoir plus sur l’inflation ici.

Ce que beaucoup d'entre nous ne savent pas : La banque centrale n'est pas la seule à créer de la monnaie, les banques elles-mêmes en créent également. On appelle cela la création monétaire "interne" ou également la création monétaire de crédit. Examinons de plus près le système bancaire actuel : Tu t'es peut-être déjà demandé d'où les banques tirent tout l'argent qu'elles accordent sous forme de crédits privés et commerciaux. Beaucoup pensent que les crédits proviennent des dépôts que nous avons sur notre compte en banque. Ce n'est pas le cas. Les banques octroient les crédits en grande partie indépendamment des dépôts. Cet argent, elles le créent pour ainsi dire à partir de rien. Ce phénomène de création de monnaie de crédit, régulé par les banques centrales comme la Banque centrale européenne (BCE), la Banque nationale suisse (BNS) ou la Réserve fédérale, est un aspect important du système financier moderne.

Expliquons cela à l'aide d'un exemple concret :

Carla Credito a besoin de 20 000 CHF pour son salon de coiffure. Sa banque lui accorde ce crédit. Mais la banque ne prend pas le montant sur le compte bancaire d'un autre client. Non, elle comptabilise les 20 000 CHF "quasiment à partir de rien" comme un crédit sur le compte de Carla Credito. Dans sa propre comptabilité, elle comptabilise les 20.000 CHF au passif du bilan comme une dette (crédit) envers Carla Credito. Mais comme les banques tiennent toujours une comptabilité dite "en partie double", la banque comptabilise également la même somme à l'actif comme une créance (crédit) envers Carla Credito. Elle le fait parce que Carla Credito doit rembourser les 20 000 CHF. Ainsi, la banque a simplement créé de l'argent frais, qui n'existait pas auparavant, à hauteur de 20 000 CHF. Cet argent supplémentaire sera bien sûr détruit dès qu'elle remboursera le crédit.

Il s'agit de "monnaie scripturale". Le montant est comptabilisé, mais peut être utilisé exactement comme de l'argent liquide. Carla Credito l'utilise pour son salon de coiffure. L'argent circule ainsi dans l'économie et peut être déposé à nouveau sur des comptes bancaires. Grâce à ce processus d'octroi de crédits, de dépenses et de dépôts, l'argent se multiplie dans le système bancaire. C'est ce que l'on appelle la création monétaire par l'argent du crédit.

Création monétaire limitée

Lorsqu'elles créent de la monnaie, les banques sont partiellement liées, par exemple par les réserves obligatoires. Les banques sont tenues de conserver un certain pourcentage de leurs prêts sous forme de monnaie sur leur compte à la banque centrale. Le taux de réserves obligatoires est actuellement de 2,5 %. Ces réserves minimales servent à garantir la liquidité et la stabilité du système bancaire et sont fixées et contrôlées par les banques centrales telles que la Banque centrale européenne (BCE), la Banque nationale suisse (BNS) ou la Réserve fédérale.

Le modèle de création monétaire des banques comporte divers risques et est étroitement lié au concept de création monétaire de crédit. Les banques accordent des crédits dont une partie n'est pas couverte par les dépôts, mais qui sont créés à partir de ce que l'on appelle le "néant". Ce phénomène est appelé multiplicateur de crédit et repose sur le principe des réserves obligatoires que les banques doivent détenir auprès des banques centrales. Il existe néanmoins un risque de bank run, lorsqu'un grand nombre de clients souhaitent retirer leurs dépôts en même temps, ce qui peut entraîner des problèmes de liquidités. En conséquence, la banque peut devenir insolvable, ce qui pourrait entraîner la perte des dépôts des clients.

Un exemple récent de bank run s'est produit en mars 2023 aux États-Unis, lorsque la Silicon Valley Bank et la Silvergate Bank ont été touchées. Cela a rappelé des événements similaires dans le passé, comme la crise financière après 2007, qui a provoqué une ruée sur des banques comme la banque britannique Northern Rock et la banque suisse UBS. Un autre exemple historique est la tempête bancaire qui a suivi le krach boursier de New York en 1929, au cours duquel environ 40 % des banques américaines ont fait faillite.

La création monétaire par les banques fait aujourd'hui l'objet d'un débat intense. Outre le risque de faillites bancaires, on critique le fait que les banques créent surtout de l'argent lorsque l'économie est florissante. En revanche, en période de crise, il y a une pénurie d'argent. Cela contribue à renforcer les bulles, les crises financières et l'inflation.

Il n'est donc pas surprenant que des voix s'élèvent de plus en plus pour réclamer un contrôle accru de la croissance de la masse monétaire. Certains vont même jusqu'à préconiser un système financier alternatif qui offrirait plus de sécurité et de stabilité à nos dépôts. Afin de résoudre durablement les problèmes actuels liés aux banques et à leur création de monnaie de crédit, différents modèles financiers alternatifs basés sur des principes équitables, démocratiques et décentralisés sont étudiés - comme par exemple les crypto-monnaies, telles que Bitcoin, Ethereum ou Solana. Contrairement aux monnaies traditionnelles, les crypto-monnaies ne peuvent pas être dévaluées par les banques centrales ou les gouvernements. De plus, en cas de crise, les crypto-actifs ne peuvent pas simplement disparaître. Il n'est donc pas surprenant que de plus en plus de personnes considèrent les crypto-monnaies comme faisant partie d'une solution pour un système monétaire stable et indépendant.